En Côte d’Ivoire, la commission électorale a achevé mercredi soir, le 3 novembre 2010, la publication des résultats de la présidentielle historique de dimanche. Les Ivoiriens, n’ont pas dispersé leurs voix. Un second tour se dessine entre le président sortant Laurent Gbagbo et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, l'ancien chef de l'Etat Henri Konan Bédié est éliminé. Principaux enseignements de ce scrutin.
Le premier constat de ce premier tour de l’élection présidentielle est qu’avec six points d’écart, Laurent Gbagbo dispose finalement d’une avance très relativement confortable sur Alassane Ouattara.
Le seconde est que les deux finalistes et Henri Konan Bédié, sont les seuls candidats à disposer d’une assise nationale. Mais en Côte d'Ivoire la logique des « zones bastions » demeure. Laurent Gbagbo a fait le plein des voix dans le sud, le centre ouest et l’ouest du pays. Alassane Ouattara a été plébiscité au nord. Alors qu’Henri Konan Bédié reste l’homme fort du centre du pays.
La troisième observation est que les Ivoiriens n’ont pas dispersé leurs voix et les trois ténors dont les résultats cumulés dépassent les 95%, n’ont finalement laissé que des miettes aux 11 autres. Si avec plus de 2,5% Albert Toikeusse Mabri, le candidat de l’UDPCI sort du lot, il faut remarquer qu’aucun des 10 autres petits candidats ne dépassent la barre de 0,5%.
Le quatrième constat est que cette élection réserve des surprises, par exemple, le bon score de Laurent Gbagbo à Abobo. Certes, son épouse Simone est députée du lieu, mais cette immense commune d’Abidjan est considérée comme un fief solide du RDR (Rassemblement des républicains).
La cinquième observation est qu’Henri Konan a manifestement perdu une bonne partie du vote urbain.
En ce qui concerne la presse ivoirienne, Soir Info relève que « Bédié est tombé ! » et parle d’un duel à mort entre Gbagbo et Ado : « Gbagbo-Ado, un duel de titans ». Le Nouveau Réveil, proche de PDCI (Parti démocratique de Côte d'Ivoire), fait sa une sur Bédié, conteste les résultats et lance : « Ils lui ont volé la victoire… Pas de recomptage, pas de deuxième tour ». Et pour finir, Le Temps, proche du candidat Gbagbo, titre sobrement : « Gbagbo et Ouattara au second tour ».
Ernest lemanois